Écrire ses mémoires. Qui n’a pas rêvé un jour de suivre les traces de l’un ou l’autre grand mémorialiste de l’histoire de la littérature ?

Mais du rêve à la réalité, il y a beaucoup à franchir… et le fossé entre les deux s’appelle « travail ».

« Écrire ses mémoires » ou « écrire son autobiographie ?

Travail de la mémoire, travail du mémoire… La différence paraît infime, elle est pourtant énorme…

Car « écrire ses mémoires » n’est pas simplement « écrire son autobiographie ».

Avec ou sans biographe, écrire son autobiographie est un acte éminemment personnel. Il s’agit de puiser dans ses souvenirs la matière de son écrit, pour faire le récit de sa vie, de ses sentiments et de ses convictions.

Mais dans l’écriture de ses mémoires, le focal se déplace de soi à soi comme témoin d’une époque ou d’une civilisation. Le témoignage de vie devient tout autant étude de mœurs, rapport ethnologique ou d’événements historiques.

Ainsi, en écrivant « ses mémoires », on écrit « un mémoire »…

De Gaulle a bel et bien écrit ses mémoires. De même Chateaubriand.

L’un et l’autre ont fait œuvre littéraire et historique. J.-J. Rousseau, quant à lui, est davantage dans la dynamique de l’autobiographie lorsqu’il écrit Les Confessions.

Le travail du mémorialiste

Le travail du mémorialiste est donc considérable.

Il ne consiste pas seulement à puiser dans sa mémoire la matière de son livre. Il peut avoir besoin en outre du soutien de toute une documentation importante sur le sujet qu’il a l’ambition de traiter : la guerre de 39-45, ou telle ou telle peuplade d’Amazonie…

Même si vous êtes témoin de votre époque, même s’il est important de contextualiser votre récit, il n’est pas certain que vous soyez appelé à être mémorialiste.

C’est d’ailleurs un genre littéraire plus ou moins tombé en désuétude… On peut sans doute le regretter… Peut-être qu’un jour, cela reviendra à la mode 😉

Mais vous pouvez néanmoins en conserver les qualités dans votre écrit ou votre projet :

  • Veillez à donner les informations historiques et géographiques dont votre lecteur a besoin pour comprendre votre récit et à ce qu’elles soient exactes ;
  • La qualité littéraire des mémorialistes que j’ai cités est également un exemple à suivre. Comme eux, vous faites, avec votre récit de vie, œuvre d’écriture… Alors, ne décevez pas vos lecteurs…

Alors, ne vous lancez pas dans un projet trop ambitieux… mais gardez-en cependant toutes les qualités 😉